7 merveilleuses raisons de se lever le matin

Vivre avec sept enfants est loin d’être de tout repos ! Et ça l’est encore moins quand on est un papa solo de 32 ans. Mais lorsque les parents de sa défunte femme menacent Hugo de lui enlever ce qu’il a de plus cher au monde, commence alors pour lui un combat de tous les instants.

Saura-t-il convaincre l’assistante sociale et la juge qu’il est un bon père et que ses enfants sont heureux avec lui ? Et lorsque l’amour viendra frapper à sa porte, parviendra-t-il à le reconnaître et à lui laisser une place dans son quotidien plus qu’agité ?

 

Prologue

 

Un parfum de fête embaumait la maison. Ça sentait le sapin et les bougies à la cannelle. Hugo tendit l’oreille pour écouter les chamailleries provenant des chambres voisines, et s’approcha de sa petite bibliothèque. Il avait encore une heure devant lui avant de prendre la route pour se rendre au repas de Noël où il était attendu. Largement assez de temps pour replonger avec nostalgie dans le passé.

Il attrapa les quatre albums photos confectionnés avec amour par sa mère, et les disposa sur son lit. Puis il s’installa et ouvrit le premier, le plus ancien, celui qui renfermait les souvenirs de sa première histoire d’amour. Shyrine… Alexia… Ses anges.

Au gré des pages, des noms défilèrent, ainsi que des visages, des sourires, des grimaces, des poses, des fragments d’histoire, des bribes de sa mémoire.

Une larme solitaire roula sur sa joue. Son passé, douloureux et émaillé de drames, cesserait-il un jour de le hanter pour laisser place à l’amour, à la vie, à la joie ?

 

 

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Camping, dating, wedding

Chacune à leur manière, elles rêvent du grand amour.

Convaincue de l’avoir trouvé, Aurore, jeune musicienne à la carrière prometteuse, doit l’épouser dans quelques semaines. Mais c’est sans compter ses quatre meilleures amies qui lui réservent un enterrement de vie de jeune fille pas comme les autres : un voyage à travers la Bretagne sur les traces de leur passé. Le but ? Faire en sorte qu’Aurore renonce à ses projets de mariage avec un homme aussi irrespectueux qu’arrogant.

Entre réunion d’anciens élèves, retour à la Fac et visite des lieux qui ont marqué leur adolescence, parviendront-elles à convaincre Aurore qu’elle s’apprête à faire une erreur ?

Et si ce road-trip émaillé de catastrophes et de fous-rires était également pour elles l’occasion de se remettre en question et, pourquoi pas, de croiser l’homme de leurs rêves ?

Chapitre 1   L’Arnacoeur

Ce mec me sort par les yeux. Je hais sa façon de la regarder, sa façon
de la toucher, comme si elle était sa chose ou une proie à ne surtout pas
laisser filer. Je vois bien que ce que vient de lui annoncer Aurore ne lui plaît
pas. Ses sourcils se sont froncés, ses pupilles sont devenues plus sombres, et
la ligne de sa mâchoire s’est durcie.
Lorsqu’il attrape vivement son mince poignet dans sa main, je réagis
aussitôt et m’interpose. Hors de question qu’il se permette d’être violent avec
mon amie devant moi. Heureusement, ma grande taille et mon air revêche
jouent en ma faveur. Éric recule aussitôt.
— Eh ! Calme-toi ! Je ne vais pas lui cogner dessus !
— J’espère bien ! Et c’est à toi de te calmer. On part seulement en
vacances.
— Oui. Entre filles et pendant huit jours ! grogne-t-il.
— Dois-je te rappeler que tu es parti il y a quinze jours avec tes copains
faire ton enterrement de vie de garçon en Espagne ? répliqué-je,
sarcastique.
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— Je suis parti un week-end, moi !
— Mais enfin… de quoi as-tu peur ? Vous allez vous marier, bon sang !
Il faut bien qu’elle enterre sa vie de jeune fille !
— Vous ne pouviez pas vous contenter d’un Spa et d’une soirée entre
nanas ?
— Désolé, mais nous ne sommes pas du genre à nous satisfaire du
minimum ! Il fallait quelque chose de grandiose pour notre Aurore
chérie !
J’enlace les épaules de mon amie qui ne semble pas savoir comment réagir
face à l’emportement de son fiancé.
— Après tout, c’est la première de la Ligue des Cinq A à se marier !
Aurore lève ses beaux et grands yeux bleus vers moi et esquisse un sourire.
Je ne sais pas comment elle fait pour supporter ce gros con avec qui elle sort
depuis quatre ans. Il a beau être son parfait opposé, elle l’aime. Et pourtant,
Éric est si… détestable ! Misogyne, dragueur, flambeur, ce beau gosse
vendeur chez BMW pense avoir le monde à ses pieds. Et il compte bien faire
de ma pétillante amie une parfaite petite femme au foyer qui s’occupera de
leurs mômes, tandis que lui ira jouer au coq dans les salons automobiles.
— Chéri, murmure Aurore en s’approchant lentement de son fiancé
pour poser ses mains délicates sur son torse. Je vais seulement
passer du temps avec mes amies, aller choisir ma robe de mariée et
dire adieu à ma vie de jeune fille. Si tu savais comme j’ai hâte d’être
au mois d’août pour te dire oui !
Elle pose un léger baiser sur les lèvres d’Éric, qui ne me quitte pas du
regard. Il tente sans doute de deviner ce que l’on a prévu de faire faire à sa
future épouse. Mon pauvre garçon, si tu savais !
Il finit par enlacer mon amie, passe ses doigts dans sa longue chevelure
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blonde, puis attrape son visage pâle entre ses mains.
— Comment je vais faire pour me passer de toi pendant une semaine ?
Qui va laver mon linge et me faire la cuisine ?
Je hoquette de surprise. Aurore rougit et baisse les yeux. Quel mufle !
— En tout cas, je veux que tu m’appelles tous les jours !
— Mais j’y compte bien, répond-elle tandis qu’il rapproche son visage
du sien.
À le voir resserrer ses mains autour d’elle telle une araignée sur le point de
dévorer sa proie, j’étouffe ! Le regard d’Éric s’assombrit.
— Tu as intérêt à être sage.
Le ton est menaçant. Je sais exactement à quoi il pense.
— Nous serons aussi sages que tu l’as été en Espagne ! dis-je,
innocemment.
Son regard tombe sur moi, assassin. Te voilà démasqué, mon coco ! Car, le
connaissant et connaissant ses potes que j’ai déjà croisés à plusieurs reprises,
je sais qu’il s’est tout permis lors de son enterrement de vie de garçon.
L’alcool a dû couler à flots et les filles défiler en paréo ! Et je reste persuadé
que plus d’une a terminé dans son lit le soir venu. C’est tout à fait raccord
avec la personnalité de ce sale macho !
— Ne t’inquiète pas, elle plaisante, le rassure Aurore en caressant sa
joue. Je t’aime. Je n’aime que toi. Les autres hommes me sont
indifférents. Alors tu n’as pas à t’en faire.
— Si, je suis inquiet. Je connais les hommes. Je sais de quoi ils sont
capables. Et tu pars avec quatre célibataires.
— Eh bien je les regarderai batifoler si elles en ont envie, et moi je
rêverai de toi, de nous, de notre mariage, de nos futurs enfants.
Elle ponctue d’un baiser chacun de ses rêves. Moi, j’ai envie de vomir.
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Mais je ne peux que me rendre à l’évidence : elle sait s’y prendre avec lui.
Car, soudain, un sourire naît sur son visage d’escroc à la petite semaine.
— O.K. Très bien. Vous pouvez y aller.
Connard ! Comme si on avait besoin de ton autorisation !
— Pendant ton absence, j’irai chez ma mère, comme ça elle s’occupera
de mes fringues et me fera à manger, continue-t-il.
Espèce d’enfant gâté !
— Oui, bonne idée, répond mon amie, ravie. Et puis, ça te fera de la
compagnie.
— Ne t’inquiète pas. Je suis sûr que je ne manquerai pas de
compagnie…
Mes mâchoires se crispent. Le sous-entendu est parfaitement clair, et
pourtant Aurore reste calme et admirative de son homme. Mais comment
peut-elle être aussi aveugle ?
— Bon… Et si on allait finir de boucler ta valise ?
Ils tournent tous deux la tête vers moi, Éric les sourcils froncés, Aurore les
yeux brillants d’enthousiasme.
Éric ne m’aime pas, je le sais. Et c’est réciproque. Il est l’incarnation à lui
seul de tout ce qui fait que j’ai choisi de rester célibataire. Dieu sait que des
Éric, j’en ai rencontré dans ma vie ! Et chacun a laissé son empreinte
douloureuse sur mon cœur désormais de pierre